24 janvier 2009

La crise financière pourrait coûterait plus de 3000 milliards $ aux banques

Le chiffre semble colossal mais c'est bel et bien ce que pourrait coûter la débâcle financière mondiale aux banques de la planète. Pour parvenir à chiffrer les dégâts de la crise, deux économistes ont cumulé les estimations de pertes et de dépréciations des actifs. Pour l'économiste Nouriel Roubini, un des premiers à avoir prédit la déconfiture du système financier, les pertes seraient donc bien supérieures à ce que les banques ont jusqu'à présent reconnu, c'est-à-dire 1 000 milliards de dollars. Surnommé "Docteur Catastrophe" pour son pessimisme, Nouriel Roubini, qui avait prédit dès 2006 la crise du marché immobilier et son effondrement, estime que le système bancaire américain est "à la limite de l'insolvabilité".



Dans une étude menée avec un collègue et publiée sur son blog, ce professeur de l'université de New York détaille les pertes qu'il impute au système bancaire. Il estime que les banques mondiales vont déjà perdre au total 1 600 milliards de dollars sur 12 370 milliards de dollars de prêts non garantis. Les banques vont également devoir passer des dépréciations d'un montant de 2 000 milliards sur des actifs financiers actuellement estimés à 10 840 milliards, ajoutent les deux économistes.

Les banques américaines seraient particulièrement exposées à de lourdes pertes. Au total, elles supporteraient la moitié du coût global de la crise de 3 600 milliards de dollars, estime Nouriel Roubini. Vu que le total des actifs des banques américaines s'élève à 1 840 milliards de dollars après la recapitalisation dont elles ont bénéficié de l'Etat, le système bancaire des Etats-Unis "est à la limite de l'insolvabilité si nos prévisions de pertes se matérialisent", écrivent les deux économistes. Ils plaident en conséquence pour que les banques américaines soient de nouveau recapitalisées, de 1 000 à 1 400 milliards de dollars, par des capitaux publics ou privés.